L’AMBIVALENCE DES TECHNIQUES
MODERNES.
La
puissance, même l’hyper puissance, est à la portée de tous. Il
suffit de la vouloir. Autrefois l’ennemi avait des avions, des bombes, des
fusées, des satellites, comme nous d’ailleurs, des luxes en somme de
pays riches et puissants. Aujourd’hui l’ennemi est peut-être devant son
ordinateur dans le logement voisin. C’est le pouvoir des individus. Autrefois la démocratie donnait le pouvoir à la majorité
des individus. Un No-body menace de
brûler un Coran et il soulève les populations de deux douzaines de pays
musulmans, monopolise la presse mondiale et les plus hautes instances
gouvernementales. Un autre, pour faire diversion ou pour faire avancer
ses idées, peut publier des milliers de papiers supposément secrets de
l’armée, ennemie ou amie. Pour les adolescents, un objectif, un titre de
gloire éventuel, un passeport pour l’avenir : réussir à pénétrer dans les
sites du Pentagone et y foutre le bordel. Sur Internet, les trucs pour faire une bombe
avec des stocks d’épiceries, des logiciels à bon marché qui permettent
d’interférer dans les messages ou images des drones ou encore mieux comment
s’en fabriquer un. Faire sauter une bombe si on sait se servir d’un
téléphone. Moins ambitieux, mettre en vente un million de No de
cartes de crédit avec le mot de passe. Grâce aux médias sociaux, n’importe qui peut
rassembler en 24 heures une foule sur la place publique pour une épluchette
de maïs ou pour protester contre le dernier projet de son gouvernement
ou du voisin. Quelle hôtesse de l’air oserait fouiller les
caleçons d’un passager qui a l’air louche. (Détroit 2009) N’importe quel p’tit
con peut, avec son cellulaire et en changeant sa voix, faire
fermer son école le jour de l’examen. Un jeune américain, converti à
l’extrémisme islamiste, se lamente auprès de ses copains sur Internet :
« Vos doigts glissent sur le froid métal (des armes) tandis que les
miens ne ressentent que l’insignifiant plastique des touches de mon clavier. Si je meurs ici en Amérique que vais-je dire à Allah?
Oh, Allah, j’attendais l’arrivée des mujahiddines.
Je jure que je me serais joins à eux mais ils ont trop retardé » Superman est à nos portes… bien loin des
troupes étrangères. |
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