SEXUALITÉ
HUMAINE.
NIVEAU
B : EN TANT QUE SPÉCIFIQUEMENT HUMAINE
(3)
Exploration
et exploitation
Mon
cher Gus, je t’ai montré les cotés les plus positifs de la créativité de cette
espèce de mammifère qu’on appelle l’être humain. Mais la créativité, il est
important d’en prendre conscience, est polyvalente et aime bien exercer
ses compétences transversales. De certaines de ses
« créations », elle n’a guère lieu de se glorifier face aux
autres mammifères si jamais il y avait une assemblée à une OMU ( Org. des
Mamm. Unis). L’être humain est polyvalent et a un goût prononcé pour les
extrêmes : pour se dépasser, il est près à conquérir l’espace et
percer les secrets les plus profonds de la nature ou construire les
cathédrales les plus élancées. Il a parallèlement un goût prononcé pour les
extrêmes quant il s’agit de s’abrutir et il invente fort aisément des
pratiques sous-mammifèriennes : il peut tuer pour son plaisir et pour
s’amuser, un lion mange un homme et il met des gradins tout autour, il a
inventé l’esclavage et mille pratiques tout aussi édifiantes. A la limite, il
peut étonner et scandaliser nos cousins mammifères qui sont plus près de la
nature. L’espèce, dont toi et moi, Gus, sommes des représentants
convenables, nous fait vivre le meilleur et le pire. Des
optimistes ont baptisé le premier homme Adam, de fait son vrai nom était Adam
Pandore. L’espèce
s’est prêtée à ce petit jeu de la versatilité à partir de son agressivité, de
son instinct de possession, de son goût de la domination. La pulsion
sexuelle, dont il est ici question, n’y échappe pas et les inventions
de l’homme à son sujet vont du sublime au burlesque. |
Je sais, mon cher Gus, que tu n’es pas trop
bégueule. Je t’en donne ici quelque idée sans vouloir te donner des idées. L’homme moderne explore Mars, l’homme
également si l’on se fit à quelque dessin primitif, aux peintures de Pompéi
ou au kiosque à revues du dépanneur du coin s’est empressé
d’inventorier tous les orifices possibles pour varier l’expérience qui
pouvait devenir monotone. Les trous d’oreilles et les narines y ont échappés,
du moins en tant que pratique généralisée. La copulation ne suffisant
pas, il inventa la sodomie (et Loth , la voyeuse, se changea en
statue de sel, ce qui ne s’est pas répété à
Plus sérieux, voyant qu’elle semblait plus
prolifique, l’homme institutionnalisa assez tôt la copulation (avec
serment, bénédiction, festivités, gourous, notaire, Salon de MON CHER Gus, même Bof n’a pas tout vu :
il existe, ai-je lu, un musée spécialisé quelque part en Allemagne où on
expose tout ce que le personnel hospitalier a pu trouver dans les
organes génitaux des femmes…( Gus, ce n’est pas du sexisme, en ce domaine
la femme est plus hospitalière). Une vraie vente de trottoir. Il
existe même depuis un siècle une bible des pratiques particulières en
matières de sexualité pour tout ceux qui ont l’imagination en panne (Psychopathia
Sexualis (1886), Kraft-Ebing). Une véritable NASA d’inventions et
d’originalité. Des médecins ou des infirmières pourraient
te parler, en rigolant malheureusement, de situations d’urgences peu banales
ou un mâle (la revanche des sexes, Gus), défiant toute
imagination, s’était coincé l’organe en des objets ou réceptacles
à hospitalité réduite.
La nature, pas trop cruelle cependant,
aime l’équilibre et le parallélisme : il y a autant
d’exhibitionnistes que de voyeurs. Poussant la symétrie plus loin : aux
sadiques la nature ou la culture fournit gracieusement des
masochistes et vice versa. L’être humain, capable de tout, dans un sens
ou dans l’autre, a inventé la commercialisation, l’exploitation, le
souteneur, l’entreprise privée et les nationalisations. Le commerce du
sexe en est devenu un d’import-export : migration de la chaire;
pauvres des pays pauvres sont offerts dans les bordels d’Occident.
L’argent (plus tragiquement la faim pour certains) s’est inséré entre les
partenaires. Les plaisirs sexuels se vendent comme d’autres vendent leurs
pains ou leurs pizzas. Certains ou certaines prennent tout à coup conscience
qu’ils sont assis sur des fortunes. Des rues sont même réservées à ce
commerce dans certaines villes. La chaire fraîche (!), d’un sexe
ou l’autre, ambule ou s’offre derrière une fenêtre. Pour satisfaire des
avidités particulières, le Plus cruellement, et on ne sait trop pourquoi, on s’est mis à exprimer dans la chaire, dans le pénis ou le clitoris des enfants, les convictions religieuses des parents ou de la tribu... alors qu’un peu d’eau ou une chaîne en or aurait pu constituer un certificat d’appartenance et fournir un prétexte pour une grande fête de famille. Et encore aujourd’hui des « matantes » spécialisées dans l’excision sont à l ‘oeuvre dans bien des pays du monde et même échappent aux lois des pays qui ont eu la décence de proscrire cette pratique. Même des
chirurgiens immigrants du pays des
« matantes », pris entre les lois du pays d'accueil et les
valeurs culturelles de leur pays d’origine, inventent et proposent à leur
collègues la soft-excision, où l’on parvient au même résultat
simplement à coups d’épingle, épargnant ainsi la vue du sang qui apeure
inutilement les fillettes et émeut les sensibilités occidentales. Le mâle, si
sage par ailleurs, aurait besoin d’être assuré de la fidélité de
sa future épouse qui autrement, parait-il, serait incapable de se contrôler
sexuellement et mettrait en danger la précieuse cellule familiale ou le harem
ou .pire, l’orgueil de l’époux. Problème de logistique à l’horizon :
comment se prémunir des mêmes dangers dans les couples de même sexe ?
Certains optent déjà pour la solution finale.
Le « piercing » est de la bagatelle
à coté de l’ « extracting »
Gus, l’homme a tout inventé ou presque, ai-je
dit. Voyeurisme, exploitation, argent, puissance nous placent à
des lieux de distance des jeune tourtereaux sur lesquels reposait
presque tout l’édifice des art dont je t’ai parlé dans la chronique
précédente et que cette présente chronique ne devrait pas te faire oublier.
L’être humain est capable de tout et il n’y a pas lieu de s’étonner, tout au
plus de se scandaliser, de quoi que ce soit. |
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L’être humain a inventé également des moyens
pour contrôler sa fécondité. Ici il y a toute une évolution en
subtilité : de l’assassinat pure et simple de l’enfant nouveau-né
à la pilule anovulatoire en passant par le calendrier… lunaire. Encore aujourd’hui il est au prise avec le
problème essentiel : équilibrer générosité, fécondité et
responsabilité tout en pensant un peu à qui paiera sa pension de
vieillesse |
Reality Show et réalité
chaude. Des sondages nous apprennent que les fillettes de 6 à
13 ans se plaisent à Finis, parait-il, les modèles de femmes mère,
mairesse, ministre, présidente de Bombardier, les images de femmes battantes. Elles n’ont qu’un désir en tête ou ailleurs, devenir
« des femmes bandantes ». Promesses d'avenir. Le mâle sera bien
servi,… à tout le moins bien excité.. Gus,
fourbis bien tes armes… |
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. Les
notions de peuples vaincus et de nations conquérantes sont en train d'être
inversées |
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L’homme ambitionne d’aller sur Mars, il
aimerait bien également déterminer avant sa naissance toutes les qualités
du rejeton et ou de la rejetonne. C’est pour bientôt. Pour le
moment on se contente d’éliminer au départ ceux ou celles qui éventuellement
ne seront pas dignes de leurs géniteurs. |
Gus, le droit
des fœtus… GUS, si un fœtus avait, par miracle, quelques secondes de
lucidité et s’il prenait conscience que sa génitrice, sa mère
éventuelle, pense à s’en débarrasser et que le géniteur ne s’est
pas encore relevé de sa cuite, ce fœtus, pense Bof, aurait la
délicatesse de leur faciliter la tâche et se suiciderait sur le champ. Bof, rêve d’une Association de fœtus qui réclamerait le
droit de choisir ses parents,,, ou au moins fixerait les conditions
minimales pour se présenter comme tels. |
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A PROPOS DE LA SEXUALITÉ
AUJOURD’HUI. La schizophrénie sociale qui prévaut
aujourd’hui en matière de sexualité. « La
libération à peu près générale du sexe montré (érotisme, pornographie,
etc.) coïncide avec une répression accrue—ou un refoulement --- du sexe
pratiqué. On célèbre ici les stratégies de séduction,
mais on criminalise là bas le «harcèlement », on s’insurge contre la censure, mais on
judiciarise tout ce qui touche aux mœurs; on érotise la société (via la
publicité`ou les médias) mais on réprouve la prostitution, même volontaire,
etc. La liberté d’expression l’emporte sur la liberté d’action, l’immatériel
relègue le matériel, tant et si bien que nos sociétés deviennent de facto
plus répressive tout en se grisant de rhétoriques libertines. Jamais, c’est
un fait, les affaires de mœurs n’avaient occupé une telle place dans
l’activité—dans le « rôle » comme on dit – de nos cours de justice : jusqu’à quatre-vingt pour cent de leur activité »
p. 227 JEAN
CLAUDE GUILLEBAUD. LE GOUT DE
L’AVENIR.SEUIL 2003 |
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Et pire de tout, tristesse du progrès : on
nous annonce pour bientôt que le mâle, toi et moi, Gus, deviendra
surnuméraire, superfétatoire et inutile …à moins qu’il ait une
pension à payer. GUS, TON PROF TE SALUE ET ESPÈRE
QU’IL T’A FAIT RÉFLÉCHIR, SANS TROP T’ATTRISTER ET SURTOUT SANS TE
METTRE TROP D’IDÉES EN TÊTE.
POST-SCRIPTUM.
Mon cher Gus, comme quoi l’homme n’a pas tout inventé!. SUITE :SEXUALITÉ ET CULTURE |
A. En tant que
mammifère..Héritage animal A+ Les douze miracles
de l’invention de la sexualité ou les DOUZE TRAVAUX D’HERCULE DE LA MATIÈRE (récent) B. « Et le sexe se fit homme et
femme » 3. Créativité au service de la
sexualité
C. En tant qu’être d’une culture donnée (1) 2. La séduction du relativisme |
« être sérieux sans se prendre
trop au sérieux » |
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NOUVEAU le prof
bof pour les nuls ou les gens pressés Brefs extraits ou capsules tirés des 25 sites
du prof bof |
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A propos de l’être humain |
Petite histoire des mentalités |
divers |
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(récents) 1a. Alarmisme et catastrophisme |
|
Il y a près de 15 000 liens hypertextes sur les
sites (pages ou images). Ne vous gênez pas pour nous signaler les liens
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texte) |